L’african dream en matière de football est similaire dans la tête des bambins sous le Sahara et même au bord de la Méditerranée. Arsène Zola ( AZ4) a parcouru les périlleuses étapes pouvant menées de la rue à la Champion’s league africaine en passant par l’académie avant de chuter en Europe. Parcours de rêve qui, malheureusement avait abouti sur un essai non concluant avec l’Anderlecht de Belgique, retour à la case départ.
La rédaction de leopardsactu veut, par cet article d’interview ressortir le courage du jeune Zola Kiaku Arsène qui a puisé au fond d’un courage spartiate, l’énergie de reconstruire sa carrière au pays. Une carrière qui avait pourtant fleureté avec la Jupiler pro league il y a à peine quelques mois. Son abnégation, ses envies, ses motivations, ses intégrations… Bref, le défenseur du TP Mazembe nous ouvre une fenêtre de regard sur son ballon rond, celui d’hier, d’aujourd’hui et de demain. Il nous a dit tout et sans filtre.
Leopardsactu.com : Les débuts d’un parcours inespéré
Arsène Zola : J’ai aimé le football dès le bas âge, je me donnais à 100% au football, c’est une longue histoire d’amour. Combiner les entraînements et les études n’a pas été facilement digéré par mes parents. Ils ont accepté plus tard, en voyant que l’un de mes grands-frères se faisait un petit nom en mélangeant étude et football. Cela m’a ouvert une brèche pour m’inscrire à l’Ecofoot Katumbi avec le soutien parental.
Quand j’avais été plébiscité meilleur défenseur de l’entente urbaine de football de Lubumbashi, j’avais eu le courage de travailler d’avantage afin de réaliser mes rêves parmi lesquels; jouer en Europe était un luxe. Depuis l’académie, j’ai toujours rêvé l’Europe.
Leopardsactu.com : Quand l’opportunité croise le travail
Arsène Zola : Avec la KFA, nous avions pris part à un tournoi en Norvège, accompagné du coach Regisse Laguesse. Ce que j’avais vu là-bas m’avait poussé à travailler dur. Ici sur place; les matchs qui nous opposaient face au TP Mazembe avec son effectif 5 étoiles, cela constituait une motivation importante pour moi de jouer contre Mbwana Ali Samata, Tresor Mputu, Kasusula, Joel Kimwaki et les autres. Je rêvais déjà grand depuis l’entente (EUFLU), je travaillais assidûment avec l’académie d’une part et d’autre part, je me forgeais personnellement à partir de 4h du matin parfois.
Leopardsactu.com : Dans le nid des corbeaux
Arsène Zola : Je suis arrivé en 2016, comme d’habitude les débuts étaient difficiles. Une blessure s’etait invitée dans mon intégration. Mais petit à petit, je grattais quelques minutes de jeu avec quelques matchs en Linafoot. Mon intégration au TP était tout aussi rapide avec le trophée de la coupe de la CAF en 2017. Les aînés que j’ai trouvés comme Salif Coulibaly m’avaient aussi assisté. Me voilà de retour, une fois de plus, je suis encore prêt à travailler dure malgré le temps d’arrêt que j’ai connu. Le plus important pour moi est qu’à chaque chaque match, je me rappelle que j’ai fait 16 mois sans jouer un match officiel, cela me motive à travailler d’avantage pour prétendre en une place de titulaire.
J’avais un contrat encore valable avec Mazembe. Reprendre directement contre V Club, c’était un merveilleux jour pour moi car j’attendais impatiemment la reprise après plus d’une année sans compétition officielle. J’étais très content de retrouver le foot et d’avoir le plaisir de rentrer dans mon club formateur. Actuellement, j’aimerais jouer et avoir plus de visibilité, obtenir ce que je n’ai pas encore réalisé : Gagner la C1 CAF, gagner le Chan, être régulier dans la tanière des léopards A. Ces quelques objectifs déclencheront plein d’autres choses.
Leopardsactu.com : Rester en Europe ou revenir au pays ; un choix pourtant facile d’habitude…
Arsène Zola : Chacun a sa façon de voir les choses, j’ai supporté plusieurs qualificatifs pour ma décision, j’avais préféré rentrer après une introspection personnelle via l’assistance de la famille et celle du président Moïse Katumbi qui m’avait rappelé que mon contrat avec le TP était encore valide. Fuire était synonyme de tout abandonner et compromettre ma carrière. J’avais pris ma décision de rentrer car l’Europe, je l’avais peut-être raté cette fois mais prochainement je pourrais de nouveau postuler. J’ai décidé de rentrer pour travailler d’avantage. J’avais accepté de reculer pour mieux sauter.
Je devais voir ma famille et la motiver. Ils étaient démoralisés. Comme toute famille qui voit son enfant aller en Europe, ils s’attendaient tous à la réussite. A Mon retour, mon corps était ici mais ma tête était toujours en Europe. J’ai passé des moments compliqués. Mes proches n’arrivaient pas à digérer que je sois rentré.
Rêver l’Europe est une chose, mais y aller dans des meilleures conditions en est une autre. Quand un jeune footballeur fuit, il perd souvent son statut et devient peut être réfugié. Fuire en europe ce n’est pas une réussite, et je conseillerais à mes frères de travailler et d’attendre le bon moment.
Leopardsactu.com : De retour dans l’axe de la defense
Arsène Zola : Ce n’est pas la première fois de jouer dans l’axe de la défense. Je l’ai fait déjà en 2018 et début 2019, en remplacement de Joel Kimwaki, c’est un poste où j’ai des bases solides, même si cela demande d’avoir plus de réflexe et un calme nécessaire. C’est un poste où j’ai été formé à l’académie, je suis donc défenseur polyvalent. C’est le poste que j’occupais chez les U-23 avec le coach Sengi Biembe. Cette polyvalence est une exigence dans le football actuel et c’est bien pour moi. A l’absence de Kabaso Chongo, le coach m’a fait confiance et je suis déterminé pour bien faire les choses !
Leopardsactu.com : Le secret de ce mental d’acier
Arsène Zola : J’aime bien écouter les conseils positifs, être calme mentalement, accepter les moments difficiles. Dans la vie, il faut côtoyer des personnes positives, et avoir un esprit positif, c’est l’un de mes secrets dans le foot, ça me permet d’avoir une force mentale. Le football congolais regorge beaucoup de talents, mais la plupart des jeunes sont bloqués par manque de patience. Je demande aux jeunes travailler dure et de fermer les oreilles face aux applaudissements circonstanciels. Il faut travailler les erreurs pour progresser à chaque match et attendre son heure. La patience est la route la plus difficile mais c’est le chemin le plus sûre qui mène vers la victoire.
Leopardsactu.com : Tes aventures sous le drapeau
•Arsène Zola :
A. Les U23
Arsène Zola : C’est une génération difficile à trouver de nos jours. Tous les jeunes rêvaient grand, nous étions ambitieux et déterminés, nous comprenions les choses facilement et avions un grand sens d’adaptation, dommage pour nous!
B. Léopard A Pro
Arsène Zola : Ma première sélection fut lors du match amical contre le Nigeria avec le coach Ibenge. Le Congo a des talents 3 XL et figurer parmi eux, c’est une fierté de représenter mon pays en tant qu’ambassadeur. J’étais fier de moi même, et cela m’a motivé pour travailler davantage
C. Léopard A’ (CHAN)
Arsène Zola : Au football, Il y a des sensations que je ne retrouve qu’à l’equipe nationale. Porter le maillot tricolore, c’est une fierté énorme. A chaque fois que j’enfile le maillot de la team 243, j’ai des sensations extraordinaires. Le CHAN m’intéresse énormément, et le gagner peut ajouter quelque chose dans mon palmarès.
» Le succès n’est pas final, l’echec n’est pas fatal; C’est le courage de continuer qui compte« .
Winston Churchill »
Arsène Kayumba Bustany