L’amour de Sébastien Desabre pour Cédric Bakambu dépasse le simple cadre professionnel. Après tout, c’est grâce à lui, le technicien français que l’actuel joueur de Galatasaray a mis un terme à sa retraite internationale précoce prise après la débâcle de Casablanca. « J’ai été séduit par le projet dont il est porteur », avait d’ailleurs dithyrambisé BakaGoal à l’occasion.
Et si le rubicon était maintenant franchi ?
Le match piteux de l’actuel deuxième buteur de l’histoire de la sélection congolaise contre le Soudan, lors de la dernière journée des éliminatoires à la CAN 2023, a permis aux curieux de remettre en cause, pour le unième fois depuis l’explosion de Fiston Kalala Mayele, l’indispensabilité de CB17 dans le 11 de la RDC. Tant s’en faut, il y en a de plus en plus qui ne croient plus en la valabilité de Bakambu dans la horde de titulaires.
Quoique, contre vents et marées, le sélectionneur aux cheveux argentés de la RDC maintient sa confiance en l’ancien artilleur de Villareal. Ses récents propos sur le cas en sont d’ailleurs la parfaite corroboration. « Si Galatasaray ne lui offre pas le temps de jeux suffisant, la République Démocratique du Congo va le lui offrir pour renouveler sa confiance et lui apporter son indéfectible soutien », avait confirmé Desabre, prennant la bonne marge de l’opinion à contrepied.
Sauf que, et c’est d’ailleurs de son fait que ce texte tient tout son pesant d’or, Sébastien Desabre demeure ce genre de sélectionnneur qui ne se ménage pas de faire et d’assumer certains choix périlleux. À titre illustratif, Charles Pickel tout récemment, pourtant nouveau venu en sélection, a débuté dès ses premiers pas en titulaire, qui plus est dans le match le plus important de la sélection aux qualificatifs de la prochaine CAN. Il peut donc, légitimement refaire le coup pareil lors du prochain rassemblement, fenêtre grâce à laquelle les Léopards tenteront de bien amorcer le chemin vers le mondial américain.
Le contraste existant entre l’étincelant état de forme de Simon Banza et le mou de Cédric Bakambu soulève les interrogations quant-à la rigidité de la hiérarchie au poste d’avant-centre. En clair, si l’on ne s’en tenait qu’à la « forme du moment », l’artificier numéro 1 du Sporting Bragga revendique la préséance sur Bakambu, dont l’incapacité de se faire Mauro Icardi dans le combat d’attaquants à Galatasaray semble relever de la témérité.
D’ailleurs, on se demande bien comment le sélectionneur congolais pourrait se passer du meilleur buteur de la Primeira Liga pour un Bakambu qui sucre les fraises turques.
Et si c’etait l’ère de la rétrogadation d’un des « intouchables » ?
Gaéthan KOMBI