À la traversé des âges, le football s’est mué aux contacts de certaines réalités liées à chaque décennie. Le football s’est adapté, s’est transformé et a connu diverses influences tant par la technologie incessamment grandissante que par les enjeux lui imposés.
Du coup, chaque club étudie et annonce ses ambitions tambour battant. Les engagés en Vodacom Ligue 1 ne font pas exception. Les participants au championnat d’élite se réunissent en Assemblée à la fin de chaque saison et décident entre autre des ambitions et objectifs à atteindre la saison prochaine.
La rédaction de Léopardsactu.com vous propose d’éplucher les vagues objectifs des clubs mais aussi des joueurs de la Linafoot : «Ko beta d’Afrik»
À la fin de chaque assemblée, le ¾ d’équipes affirment sans bavure qu’elles compétiront pour une qualification à l’une des places africaines. Oh! comme ils sont beaux et ambitieux ces objectifs quand le calendrier affiche encore 0 match joué pour chacun des 16 participants.
Compétitions africaines disent-ils ? Compétitions africaines, parlons-en
Depuis la fin des années 2000, la Ligue nationale de football (LINAFOOT) a droit à quatre représentants en compétions interclubs de la CAF, deux en Ligue des Champions et deux autres en Coupe des Confédérations. Pour ce faire, la Linafoot a concocté une formule où les deux premiers de son championnat représentent la fédération en ligue des champions, le 3è accompagne le vainqueur de la coupe du Congo en coupe de la CAF. Il se dégage ainsi un imbroglio sur le fameux objectif des clubs car, en disant qu’ils prévoient de jouer l’une des compétitions africaines, c’est au fait avouer une équation à 3 inconnues :
1. Quelle compétition africaine ?,
2. via le championnat national ?
3. via la coupe du Congo ?
Ces questions constituent un podium de zone d’ombres que nos clubs devraient éclairer à la lumière d’un planing mis en place en présaison.
VISER L’AFRIQUE, EST-CE UN OBJECTIF IMPRECIS ?
Vu que l’accès aux compétitions interclubs s’ouvre par deux portes distinctes, nous pensons que ne pas préciser la priorité de l’une d’elle est un handicap pour les staffs techniques qui pourraient travailler sans réelles ambitions. Normalement, un entraîneur ne peut pas être viré par manque des résultats en Linafoot. Objectivement, il lui reste la coupe du Congo par laquelle il pourrait rejoindre l’Afrique.
Nous expliquons : Vu que le staff technique évolue sur deux pistes, même en étant dernier à 2 journées de la fin du championnat, un coach peut atteindre le fameux résultat en coupe du Congo. D’où, naturellement, un coach ne peut pas être remercié en cours de saison. Sentez-vous aussi le flou artistique entretenu dans cet objectif hypocrite et peu détaillé ?
POURQUOI NOS CLUBS DEVRAIENT-ILS PRECISER LEURS OBJECTIFS ?
Préciser l’objectif aidera les clubs à cerner leurs problèmes et difficultés parallèlement aux moyens humains, matériels et surtout financiers à leurs dispositions. Pour le mercato à titre d’exemple, connaitre l’objectif de la saison influencera les deals : La durée des contrats des nouveaux joueurs, voire leur style de jeu et la ligne de conduite à transmettre à l’équipe de communication du club pour lui permettre de ne pas promettre du champagne à qui mieux mieux.
Définir son objectif impacte automatiquement le mental du groupe et du staff technique. L’exemple éloquent de cette théorie est incarné par le discours du Andy-Magloire Mfutila de Sanga Balende qui a humblement confirmé qu’il jouera pour le maintien. Une déclaration certes aux antipodes de la popularité du club de Mbuji-Mayi mais qui a permis au nouveau staff technique de travailler sans pression populaire ni médiatique et voilà qu’à la mi-saison, Sanga Balende est sûr de finir sur le podium pendant que l’une des équipes qui visaient l’Afrique est certaine de finir lanterne rouge. Un véritable chiasme !
UN OBJECTIF LEGER – UNE RESULTANTE LÉGÈRE
Supposons qu’une équipe réussisse à atteindre le vaporeux objectif de jouer l’Afrique. Nous sommes tentés de soutenir que le simple fait de monter sur la pelouse une mi-temps au tour préliminaire d’un match de C1 ou C2 est de facto un objectif atteint. He oui, L’objectif n’était-ce pas de jouer l’Afrique ?
C’est là qu’atterrit une portion de réponse quant à la récurrence du phénomène ‘Générique’ qui hante plusieurs clubs Congolais, une fois qualifié en interclubs, on est éliminé au premier tour. Bien que difficile de l’admettre, Maniema Union peut prétendre à ce jour avoir rempli les ambitions de ces dernières années puisque jouant l’afrique chaque saison bien qu’à la clef, le club n’a jamais gagné sur son propre terrain de Kindu. Ils jouent habituellement l’Afrique, pouvons-nous dire qu’ils ont atteint leurs objectifs ?
QUE FAIRE ALORS ?
Il serait plus agréable que les compétitions interclubs de la CAF soient le couronnement d’un process et non un objectif unique qui peut facilement devenir le déclic de crise interne en cas d’échec. Certes, tout club peut désirer le graal mais ce vœux doit être l’intersection entre les objectifs à long, moyen et à court terme.
Penser autrement et se réinventer
Ailleurs et même ici au pays, tous les clubs ne sont pas fait pour les compétitions continentales interclubs, C’est ainsi que nous avons trouvé réfléchi le choix de l’équipe Red Eagle Joli site de Lubumbashi qui s’était désintéressé de la Ligue Nationale de Football D2 pour se concentrer sur la mission première qui est l’encadrement et la formation des jeunes. De même pour la Katumbi Football Academy qui avait aussi désisté aux championnats nationaux afin de peaufiner son principal rôle de pépinière du TP Mazembe en particulier et de la planète foot en général.
Nous n’oublierons pas de citer le tout grand FC MK de kinshasa qui s’éloigne souvent du podium de la Linafoot mais en sourdine, l’objectif est de négocier des bons contrats pour leurs sociétaires. MK est devenu une véritable référence s’agissant des clubs formateurs de congolais qui se distinguent sur l’espace Shengen et même en Linafoot (Chancel Mbemba, Junior Kabananga, Silas Wamangituka, Amedee Masasi, Dark Kabangu…). Il y a donc un service de comptabilité qui tourne à plein régime sans se pavaner dans le rêve africain. Le modèle du TP Mazembe est un schéma naturel qui épouse notre argumentation : quand ce club voulait les trophées africains à tout prix, le cap était mis sur des mercato claqués sur la crème d’Afrique, des stages en dehors du pays et un onze de départ comptant des internationaux titulaires dans leurs selections respectives.
Maintenant que ce club octogénaire a prix goût à l’exportation des petites de ses académies, une autre politique s’est installée. Un club qui dresse des objectifs précis et qui travaille par rapport à cela.
Un travail à durée déterminée
Le dernier lustre a vu plusieurs présidents de clubs quitter leurs différents navires. Les nouveaux Boss ont comme par hasard trouvé des discours qui arrachent les applaudissements, des projets déguisés derrière des promesse tendance : «Je promets de ramener l’équipe en coupe interclub de la CAF» s’écrient les nouveaux dirigeants des clubs. Ils promettent l’Afrique tout court au lieu d’étaler leurs politiques sportives. L’afrique : quand, comment, pourquoi ?
Pourquoi ne pas travailler sur la durée et couler les bases d’une équipe en tenant compte de son effectif et du staff technique qui proposera à son tour les faiblesses à travailler pour envisager un mandat en mode crescendo contrairement au style ic et nunc tant prôné par les supporteurs, les fans dont l’espoir d’un lendemain meilleur vit dans un puit sans fond car pour la plupart _des seize_ chaque année est comme la précédente, un cercle vicieux qui orbite autour lu rêve Ko beta d’afrik. C’est de cette manière que Horoya AC a repointé son nez dans la cours des grands sur le continent. Le club Guinéen a reconstitué son effectif en tenant compte des pépinières et des infrastructures en les juxtaposant à des jalons économiques solide. Après avoir oeuvré dans l’ombre depuis 2012, c’est en 2017 que le club d’Antonio Souaré s’est qualifié pour la phase de poule de la coupe de la confédération. L’année qui suivra vera ce club atteindre pour la première fois une phase de groupe de la Champion’s league, la suite, vous la connaissez. Cet itinéraire est différent de la plupart des clubs congolais qui désirent l’Afrique dans le style on ne sait pas où on va, mais on y va quand-même
En somme toute
Nous ne pourrons interdire à des contemporains de rêver grand et de viser haut. Mais nous essayons juste de tirer la sonnette d’alarme pouvant les surprendre du sommeil des interclubs africain. Se donner un grand objectif d’accord, faudrait-il aussi travailler pour l’atteindre. Dans ce cas-là, les grands objectifs deviendront des défis à relever avec ambition et abnégation.
Les compétitions africaines seront une sorte de cerise sur un tas de labeur sarclé en amont. Même en cas d’echec en ligue des champions, c’est à cœur joie que l’on disputera la coupe des confédérations. Ainsi, nos clubs pourront même viser la lune, la légende raconte qu’au pire, ils y décrocheront sans doute une étoile.
Question Bonus : Quel était l’objectif des léopards A’ au dernier Chan ?
Réponse : Ko beta d’afrik
Arsène Kayumba Bustany / Leopardsactu.com